Hanumān

« You are the monkey god, the real superman 

Son of Vayu Deva – the god of air,

Epitome of strength you are Lord Hanuman

There in none equal to you in power, to compare. »

[Vikram G. Aarella]

Qui est Hanumān dans la mythologie indienne ?

Grand singe au pelage blanc, fils de la nymphe Anjana et du dieu du Vent Vayu, Hanumān était appelé Anjaneya – Fils d’Anjana- lorsqu’il était plus jeune. De son père, il acquiert une force colossale qui lui permet de soulever les montagnes et une aisance à franchir les océans d’un seul pas. Adorateur d’Indra le dieu soleil, il essaya un jour d’avaler l’astre solaire, le prenant pour un gâteau. On le surnomma Hanumān – Puissantes mâchoires-. 

Il est souvent confondu avec Sugrīva – Celui au beau cou -, le roi des singes, ami et allié du Prince Rāma. 

Hanumān est le compagnon du Prince Rāma, qu’il aida dans sa quête pour retrouver sa bien-aimée Sītā. On trouve leurs aventures dans l’épopée le  Rāmayana (La Geste de Rāma ), poème épique, l’un des textes fondateurs de l’Hindouisme (rédigé environ 100 av. JC). 



Le Rāmayana  relate la vie de Rāma, avatar du dieu Vishnu, héritier du royaume d’ Ayodhya, son union avec Sītā et leur exil dans la forêt de Dandaka. Lorsque Sītā est enlevée par le puissant démon Ravana et emmenée sur l’île de Lanka, Rāma remue ciel et terre pour la retrouver. Il rencontre le singe Hanumān, qui lui jure fidélité et lui apporte assistance dans sa quête. Hanuman rallie le roi des singes, Sugrīva, et les ours à la cause de Rāma. Hanumān est envoyé comme éclaireur à la recherche de la princesse disparue. Ses pouvoirs lui permettent de voyager vite et loin, il franchit d’un bon les montagnes et les océans et se retrouve vite sur l’île de Lanka. Il découvre où Sītā est enfermée, la rassure, en profite pour jouer de petits tours à Ravana et s’enfuit, non sans avoir incendié le palais du roi des démons, prévenir Rāma et l’armée de singes et d’ours de sa découverte. Pendant la bataille finale opposant les démons aux alliés du Prince,  Lakshmana – frère de Rāma – est mortellement blessé. Il doit son salut à Hanumān, envoyé au sommet de l’Himalaya pour y rapporter des plantes médicinales. Par peur de se tromper dans le choix des plantes, Hanumān rapporte carrément la montagne (!) afin que le médecin choisisse lui-même les plantes dont il a besoin. 

Pourquoi et comment le yoga a-t-il repris (ou s’est-il inspiré de) cette figure mythologique ?

On appelle Hanumanasana le grand écart et Ardha Hanumanasana le demi-écart. Ces deux asana viennent de la rencontre du yoga et de la gymnastique, ils étirent et assouplissent les hanches, les jambes, renforcent l’abdomen, permettent de trouver plus d’équilibre et de bien réaligner le corps. Ces postures rappellent les bonds que fait Hanumān pour franchir les montagnes ou essayer d’atteindre cette grosse brioche qu’est le soleil. 

Cette posture fut un défi pour moi lorsque je commençais ce voyage qu’est le yoga. A force de tapas – « flamme intérieure créatrice » ou effort intense et continu que l’on effectue pour atteindre un but que l’on s’est assigné -, j’ai commencé à apprécier Hanumanasana et à l’expérimenter avec beaucoup plus d’aisance et de joie. Aujourd’hui, je l’inclus beaucoup plus souvent dans ma pratique personnelle. J’aime cette sensation d’étirement qu’elle apporte, comme si le corps s’allongeait complètement et elle me rappelle le temps d’un instant les péripéties du fils de Vayu. 

Pourquoi Hanuman te fascine tant ? Qu’est-ce que cela représente dans ton histoire personnelle ?

Hanumān est le symbole du parfait disciple, de la fidélité en amitié, du courage, de la loyauté et de la facétie. Ce sont des valeurs prônées par la philosophie du yoga : ahimsa la bienveillance, satya la sincérité, asteya l’honnêteté, aparigraha l’absence de convoitise. Et surtout, garder cette joie enfantine dans chaque action, que ce soit sur le tapis et en dehors, la joie est l’apanage des sages ! 🙂

J’aime la droiture de Hanumān et sa capacité à rester facétieux, sans se prendre trop au sérieux. J’aime sa force et son abnégation, qui le poussent à aider son meilleur ami. La tradition khmère dit qu’en parcourant les océans à la recherche de Sītā, il rencontra une sirène et en tomba amoureux… 😉

La sirène est cette créature indépendante et mystérieuse, protectrice des Eaux, gardienne de l’Autre Monde, celle qui enchante et fait peur. La sirène est le symbole de cet Océan sauvage et mystérieux, que nous détruisons un peu plus chaque jour. Être une sirène c’est appréhender cette part sombre et sauvage en nous, c’est protéger cette beauté que sont les océans, si importants pour la vie de notre petite planète bleue.